LE MATIN – Mai 2014 – «La taille des projets dépasse de loin les capacités des entreprises marocaines»

Témoignage d’Ahmed Squalli, président de l’Amisole

Selon Ahmed Squalli, président de l’Association marocaine des industries solaires et éoliennes (Amisole), les programmes solaires et éoliens représentent une grande opportunité de développement pour les entreprises et industriels marocains. Particulièrement ceux capables de se positionner sur des activités situées tout au long des chaînes de valeur des grands projets. Il s’agit notamment des membres de la FIMME, la FNBTP, mais aussi de l’Amisole, de la Fédération nationale de l’électricité et de l’électronique et des énergies renouvelables. Regroupant tous les professionnels du secteur des énergies renouvelables, l’Amisole figure parmi les associations professionnelles des secteurs les plus concernées par cette ambition de développement de l’intégration industrielle.

Elle est engagée avec Masen et l’ONEE pour faciliter l’identification des principaux acteurs par secteur d’activités pouvant contribuer aux projets éoliens et solaires. «L’Amisole-Fenelec travaille en concertation continue avec les acteurs publics concernés, Masen et ONEE essentiellement.

Ces derniers ont la volonté d’impliquer de plus en plus les entreprises dans la participation aux projets et pour développer leurs compétences dans les énergies renouvelables. Nous sommes associés notamment pour identifier les entreprises ayant un potentiel de développement dans les chaines de valeur des projets solaires et éoliens», déclare au «Matin éco» Ahmed Squalli. Ce dernier souligne néanmoins plusieurs contraintes. Selon lui, la taille des projets solaires et éoliens est de loin supérieure aux capacités des entreprises. «Il est clair que la nature et la taille des projets dépassent de loin les capacités des entreprises locales dans ces domaines pointus en termes de savoir-faire et de capacité industrielle.

Le Maroc s’intéressait aux énergies renouvelables depuis longtemps, mais c’était dans le cadre de petites applications pour l’électrification rurale par exemple. Mais d’un seul coup, nous sommes passés de micro à des mégaprojets, de telle sorte que les entreprises ont du mal à suivre cette évolution en termes qualitatifs et quantitatifs», indique le président de l’Amisole.

De même, ajoute-t-il, dans ces mégaprojets, les technologies choisies sont hors de portée et ne permettent pas à un très grand nombre d’entreprises de s’impliquer durablement dans le secteur. Résultat, aujourd’hui dans le solaire, par exemple, l’intégration industrielle concerne plus les prestations que des activités industrielles, notamment le transport, les études d’ingénierie, les travaux de montage, le génie civil… «Je reste optimiste. Il est tout à fait normal que l’intégration industrielle se fasse d’une manière progressive, le temps aussi de réunir les conditions de l’émergence d’un tissu industriel local compétitif. Avec nos partenaires publics et privés, nous sommes en train de mener une nouvelle dynamique industrielle, pour qu’elle soit innovante, créatrice d’emplois et exportatrice», résume Ahmed Squalli.

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